31.8.12

La visite d’Angkor en tuk tuk !





La France est célèbre pour sa Tour Eiffel, le Cambodge l'est pour les temples d'Angkor ! Cette ancienne cité de la civilisation Khmère contient presque 300 temples et comptait à son apogée 800 000 personnes. Les temples ont été construits entre le IXème et le XIVème siècle et par la suite engloutis par la végétation tropicale jusqu'à leur récente découverte. Comme la cité épiscopale d'Albi, ce site est bien évidemment classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco.

Pour avoir le temps d'apprécier cette forêt de pierres, nous optons pour le pass de visite de 3 jours ! La location de scooter étant interdite aux étrangers à Siem Reap (ville jouxtant la cité Angkorienne), c'est en tuk tuk que nous allons sillonner le parc historique d'Angkor. Cela nous permet de ne pas intégrer les fleuves de touristes venant en bus et de jouir d'une balade rafraichissante entre chaque temple.


Vers 8h00, le 7 août, nous embarquons à bord de notre carriole tractée, pour quitter le brouhaha de Siem Reap et rejoindre une route ombragée où les tuk tuk se suivent formant parfois les wagons d'un train imaginaire. Le décor est le suivant : une route étroite, une végétation luxuriante, l'allure raisonnable de notre embarcation, et nous apercevons enfin les tours émergeant de la cime des arbres centenaires, et puis l'architecture particulière se formant au fur et à mesure que nous avançons.


 Le spectacle est au rendez-vous et nous commençons par visiter le temple de Bantai Srai construit à plusieurs dizaines de kilomètres des autres. Il va nous marquer par son état remarquable de conservation. Il ne brille pas par sa taille plutôt réduite mais bien par les sculptures aux détails encore présents.





 Nous partons ensuite en direction de Kbal Spean « la rivière aux mille lingams » dont le fond est entièrement sculpté de lingams et autres divinités, tout cela se découvre après une petite heure de marche sur un chemin escarpé. L'eau est ainsi bénite avant d'atteindre la cité Angkorienne. En remontant le courant nous assistons à la fin d'une cérémonie tibétaine.


Cette première journée s'achève avec la visite du Bantey Sanré.



Le deuxième jour, on s'attaque à la visite des temples que comporte le petit circuit, et qui sont regroupés autour du plus connu, Angkor Wat, emblème du drapeau Cambodgien. On passe de temple en temple, (Banteay Kdei, Ta Phrom, Ta Keo, Le Baphuom et Le Bayon) que la végétation a plus ou moins colonisé et c'est à chaque fois un émerveillement qui s'offre à nous.


Ce jour-là, après le déjeuner, nous visitons aussi la terrasse des éléphants, monumentale, qui est colorée par les habits de moines bouddhistes en visite …. tout un programme.



Nous gardons le meilleur pour le dernier jour de visite, et c'est avec Laurence, rencontrée avec sa famille dans notre guesthouse, que nous partons à l'assaut d'Angkor Wat ! Nous passons alors beaucoup de temps à examiner les bas reliefs sculptés racontant des histoires qui arborent les quatre côtés de l'immense temple. Dans l'après midi, nous visitons aussi Preah Khan, Pré Rup et Ta Som. Ce dernier est énormément marqué par la végétation, puisque l'on peut voir un banian engloutissant la porte d'entrée.


Le gré utilisé pour bâtir ces temples change de couleur en fonction de la luminosité et une atmosphère bien particulière s'en dégage au crépuscule. En revanche, sous la pluie, ces monuments peuvent paraître presque hostiles aux visiteurs qui viennent les fouler.
Notre dernier jour à Siem Reap est voué au repos et nous rencontrons 2 québécois, Pascal et Van, avec lesquels nous assisterons au concert donné à l'hôpital des enfants. Docteur Beat Richner, violoncelliste et seul sur scène nous ouvre encore un peu plus les yeux sur la dramatique situation sanitaire du pays héritée entre autres des khmers rouges. Le manque d'honnêteté du gouvernement et de sa corruption mais aussi de la mauvaise foi de l'OMS sont exposés.

Le 12 août, nous clôturons nos visites culturelles au Cambodge car nous mettons le cap sur Sihanoukville, ville balnéaire au sud du Cambodge.




Fabien et Alexia







Si vous avez le courage, parcourez nos 600 photos :

29.8.12

Phnom Penh, capitale des ONG




Il a fallu 4h30 à notre mini van pour rejoindre Kratie à Phnom Penh. Nous étions bien contents d'arriver car nous étions vraiment serrés dans notre moyen de locomotion. Après 2 tuktuk et un check in à la guesthouse nous voilà devant un médecin parlant plus de 4 langues et qui a tout de suite diagnostiqué la cause des étranges brûlures de Fabien. Le verdict tombe : une dermite phyto-toxique par contact. Petite explication : la peau déjà sensibilisée par le soleil a été touchée par une plante à laquelle Fabien est allergique. Les symptômes apparaissent 24h à 48h après le contact ! Nous voici soulagés et rentrons à la chambre d'hôte qui va s'avérer un logement pas comme les autres.

Elle a été ouverte pour financer l'école à côté et sa propriétaire a de grandes aspirations pour les générations futures afin de sortir le pays de sa pauvreté et de sa corruption. L'ensemble du personnel a vécu des expériences difficiles (liées ou non à la guerre) et forme une vraie petite famille. Cela nous permet de mieux comprendre les conditions malaisées dans lesquelles le Cambodge se trouve depuis que les Khmers Rouges ont été expulsés. 



Même 33 ans après, les cicatrices sont bien visibles et le Cambodge garde une trace indélébile de ce régime terrifiant: une culture rasée, une méfiance constante, une corruption absolue et des valeurs perdues.





S'ensuit à cette prise de conscience la visite de la prison S-21 qui vient nous achever moralement. L'horreur et l'aliénation à l'état pur mise en place par le régime de Pol Pot est inconcevable. Indescriptibles sont les sentiments que l'on éprouve en regardant les centaines de photos, en découvrant les cellules des prisonniers et les salles de torture.



Pour répondre à la détresse du Cambodge, des milliers d'ONG ont poussé à Phnom Penh. On ne fait pas un pas sans passer devant le siège de l'une d'entre elles ou un restaurant tenu par une ONG. Nous allons en tester quelques uns et suite à la rencontre de l'un des gérants (italien) on part visiter une ONG qui s'avère une vraie réussite : Pour un Sourire d'Enfant. Elle s'évertue depuis plus de 17 ans à sauver les enfants de l'extrême misère c'est-à-dire de la décharge publique pour les former à de nombreux métiers comme ceux de la restauration, et Fabien apprécie beaucoup de visiter les structures mises en place. Nous sommes ravis de voir que des ONG sont là pour aider la jeunesse, mais elles ne pourront pas sauver tout le monde. 





 Le Cambodge pourra être sauvé par un changement radical de la classe politique qui dirige le pays depuis 20 ans et qui comporte des anciens khmers rouges dont le seul but est de s'en mettre plein les poches et de laisser à la dérive le pays. Et c'est là qu'intervient le projet de notre guesthouse : former les futurs preneurs de décision du pays.




Un soir que nous dînions à la guesthouse nous faisons la connaissance de Theara, petit neveu de la propriétaire et futur pharmacien, avec lequel nous sympathisons et avons de longues discussions. Il est temps pour nous de quitter ce cocon en direction de la merveilleuse Angkor mais nous repasserons par la guesthouse avant de quitter le Cambodge.






Alexia et Fabien





Pour les clichés de Phnom Penh :

 

28.8.12

48 heures à Kratie avec les derniers dauphins du Mékong



C'est au bout de 2h30 dans un bus frigorifique que nous arrivons à Kratie, une ville bordant le Mékong. Dés que nous descendons du bus, 3 personnes viennent nous vanter les mérites de leurs guesthouses respectives, les arguments pleuvent en bordure de route et sous un soleil écrasant. Après trois visites, nous posons enfin nos sacs dans une structure au calme, mais dépourvue de moustiquaire, mais Fabien trouve le moyen de tendre nos cordelettes au dessus du lit afin d'installer un rempart aux moustiques !




Le reste de la journée sera vouée au repos. Le soir venu, nous rencontrons Soda, un cambodgien professeur de français, qui l'été se convertit en chauffeur de tuk tuk pour s'assurer un revenu. Son français est impeccable et une fois n'est pas coutume nous décidons de nous laisser guider et de louer ses services et sa bonne humeur le lendemain. 




C'est à bord de son tuk tuk marqué par le temps que nous nous dirigeons à 30km au nord de Kratie pour aller voir les célèbres dauphins roses du Mékong. Tout au long du chemin Soda nous amuse de ses commentaires. Il est fier de nous montrer l'école où il enseigne et de nous dire qu'il va bientôt se marier !

Nous embarquons sur un petit bateau pour essayer d'apercevoir ces dauphins Irrawaddy. Ces derniers sont en voie d'extinction, bien sûr à cause de l'homme mais aussi par manque de nourriture présente dans le Mékong. Il resterait seulement 3 groupes de 20 individus dans les alentours de Kratie. Nous resterons pendant 2h sur l'embarcation à l'affût de chaque mouvement à la surface de l'eau. Notre patience sera récompensée à plusieurs reprises, mais ces mammifères marins sont timides car ils ne nous montreront que leurs dorsales et la couleur de leur peau.







Le retour est folklorique car la pluie tropicale s'invite et ne manque pas de mouiller notre carriole ! Une petite video pour se mettre dans l'ambiance:




Des brûlures similaires à celle du cou apparaissent sur le bras gauche de Fabien. Celle qu'il a cou continue de progresser. Nous décidons alors de mettre le cap dès le lendemain sur Phnom Penh, la capitale, afin de voir un médecin qui puisse parler français ou anglais.

On a omis d'indiquer qu'au Cambodge, le dollar américain est roi et la monnaie locale, le riel, est un peu délaissé. Pour être mieux organisés, nous adoptons vite 2 porte-monnaie !




Alexia et Fabien




Quelques clichés supplémentaires :

21.8.12

Banlung, notre entrée au Cambodge



 Nous passons du Laos au Cambodge dans la matinée du 28 juillet, nous voilà en possession d'un visa d'un mois pour la somme de trente dollars ! Après une petite heure de route, au milieu de nulle part, c'est à moitié endormi que nous descendons du bus en quatrième vitesse… on se retrouve sous la pluie, devant une cantine khmère, ne connaissant pas un seul mot de ce pays…bref, nous sommes littéralement muets ! Trois cuillères de riz plus tard, nous embarquons dans un van homologué pour 12 personnes, mais nous sommes 20, plus nos deux sacs à dos, des poules vivantes, 40 kg de riz sous les fesses de Fabien, et quelques denrées de toutes sortes ! Heureusement la route est récente et le chauffeur n'épargne pas sa machine. Seulement deux heures plus tard nous arrivons à Banlung, où la pluie venait de cesser. Le sol était recouvert d'une couche de boue rougeâtre qui a très vite eu raison de nos chaussures.

La chambre trouvée et le ventre rempli nous négocions notre premier scoot en cambodgien ! Le soir venu on se fait un petit plaisir en allant dîner à Terres Rouges, un hôtel restaurant réputé et nous sommes ravis de déguster un bon steak de bœuf !

Le lendemain, sous une pluie intermittente, nous partons sur notre 2 roues motorisé pour explorer les environs. Nous prenons une longue piste de terre rouge détrempée et c'est là que nous commençons à prendre conscience que nous sommes au Cambodge et que ce qu'on a pu lire est bien réel : un pays pauvre et ravagé par l'Histoire. Sur notre chemin, nous longeons des zones délimitées par des panneaux rouges indiquant que ces dernières ne sont pas déminées, autant vous dire qu'on ne s'y est pas aventurés. Se suivent des zones 





d'habitations très sommaires au milieu de la végétation et nous apercevons des enfants souffrant de malnutrition. C'est une vraie claque par rapport au Laos où certes les gens ne vivent pas dans l'opulence mais semblent ne pas être dans la nécessité comme ici. C'est un arbre qui nous abrite lorsqu'une averse de 20 minutes nous arrose copieusement. Nous reprenons la route et Fabien évite avec brio les nids de poules devenus piscines, ornières glissantes à souhait et cochons qui traversent la piste sans avertissement…on roule à 25km/h sous nos ponchos. C'est donc au bout de 2h30 que nous descendons de notre véhicule, dans le village de Ven Sai où nous rencontrons un professeur d'école handicapé qui parle 4 mots de français ! Après une courte déambulation dans le village reculé on prend le chemin du retour où nous contemplons une nature encore une fois très riche et verte. C'est recouverts de boue rouge que nous regagnons Banlung mais la journée n'est pas finie car nous allons visiter une cascade où l'on peut passer derrière le rideau d'eau…do do do !

Depuis le matin, une marque rouge a fait son apparition sur le cou de Fabien et ne fait que s'empirer…on met de la crème hydratante en croyant que c'est une brûlure due au produit anti moustique…


Le soir venu, nous échangeons quelques mots avec un avocat défenseur de l'écologie et des tribus autochtones. La situation écologique du Cambodge et son avenir est loin d'être facile : la déforestation massive, le plastique, les mines et le manque d'information auprès de la population nuit énormément à cette terre déjà bien marquée.

C'est sur une moto dop (moto taxi) chacun, sous la pluie, que nous partons au petit matin (6h00) pour la station de bus en se tenant en équilibre avec notre sac à dos. Là autre claque, ce sont des enfants de moins de 10 ans qui travaillent au « café » de la station de bus.



Fabien et Alexia







Pour plus de photos: